Wayne Levin

Ce que font les autres

Né à Los Angeles en 1945, Wayne Levin a été initié à la photographie quand son père lui a donné un boîtier Brownie, et un petit kit pour développer ses films, pour son douzième anniversaire.

Son intérêt pour le voyage et la photographie l’a amené à effectuer un voyage d’un an et demi autour du monde. Il a ainsi navigué à travers le Pacifique Sud et a voyagé à travers l’Asie et l’Europe.

Il a obtenu en 1979 sa licence en photographie de l’Art à l’Institute de San Francisco et l’année suivante au Pratt Institute de Brooklyn à New York.

En 1986, Wayne a commencé le programme de photographie à La Pietra, école pour filles d’Hawaï, où il a enseigné en tant qu’artiste en résidence pendant un an. Il a reçu un Ohio Arts Council, artiste en résidence à l’Art Institute de Dayton pour deux ans en 1987.

Il s’offrira un Nikonos IV, appareil photo étanche mythique qui lui permettra de saisir la vie sous-marine en noir et blanc.

Il a ainsi photographié la vie marine, les surfeurs, les rameurs, les apnéistes, les nageurs, les épaves, les paysages marins et les aquariums.

Ce faisant, il a tenté de représenter autant d’aspects de l’océan que possible dans les limites de ce genre exigeant.

Depuis peu, il effectue aussi un travail en couleur.

Ces photographies ont été exposées nationalement et internationalement dans de nombreuses galeries et musées.

Biographie
traduction à partir de son site

Né à Los Angeles en 1945, Wayne Levin a été initié à la photographie quand son père lui a donné un boîtier Brownie, et un petit kit pour développer ses films, pour son douzième anniversaire.

Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires en 1962, il a étudié au Brooks Institute of Photography à Santa Barbara, en Californie. Voulant participer au Mouvement des droits civiques, il quitte le Brooks Institute en 1964. Au cours des prochaines années, il a travaillé avec le Congress of Racial Equality (littéralement « Congrès pour l’égalité des races » – ndt) et le Mississippi Freedom Democratic Party.

N’étant plus étudiant, il perd son report d’incorporation et s’apprêtait à être appelé quand il décide que le meilleur choix serait de rejoindre la Marine. Il a passé deux ans à bord de l’USS Hornet, dont sept mois au large du Vietnam. Alors dans la Marine, sa famille déménage à Hawaï, et à la fin de son service en 1968, il s’y installe pour les rejoindre. Son intérêt pour les voyages et la photographie l’a amené à faire un voyage d’un an et demi dans le monde entier. Wayne a navigué à travers le Pacifique Sud et a voyagé à travers l’Asie et l’Europe.

Plus tard, il voyagera pendant six mois dans tout le Japon et la Corée et fera un dernier voyage au Mexique et en Amérique centrale. Ces images, documentant à travers la photographie, ses voyages, deviendront plus tard la base pour ses premières expositions personnelles, à la Gima Art Gallery et la Downtown gallery à Honolulu. Dans les années 70, il est engagé comme assistant pour le célèbre photographe d’Hawaï, Robert Wenkham. Après plusieurs années de travail avec Wenkham et le photographe d’architecture Augie Salbosa, il a démarré sa propre entreprise commerciale de photographie. En 1976 Wayne a décidé de poursuivre son éducation en se spécialisant en photographie d’art au San Francisco Art Institute, où il étudie avec Linda Connor, John Collier, Henry Wessel, Larry Sultan et Ellen Brooks entre autres.

Il a obtenu un Bachelor of Fine Arts (équivalent à la licence d’Arts plastiques – ndt) en photographie au San Francisco Art Institute en 1979, et l’année suivante au Pratt Institute à Brooklyn, New York. Il a étudié avec Arthur Freed et Phil Perkis et a obtenu une maîtrise en Beaux-Arts en 1982. Il reviendra à Hawaï en 1983 pour enseigner la photographie à l’Université d’Hawaï et achète une caméra sous-marine Nikonos IV, qu’il s’offre pour la fin de ses études. Wayne a commencé une étude photographique subaquatique des surfeurs, recevant une dotation nationale des Arts Photographer’s Fellowship pour ce travail en 1984. Plus tard, cette année-là, il est invité à photographier le Leprosy Settlement à Kalaupapa sur Molokai. Il documente le Leprosy Settlement entre 1984 et 1987 en noir et blanc et avec un boîtier 4 × 5. Ce travail a abouti à l’ouvrage, Kalaupapa : A Portrait coédité par l’Arizona Memorial Museum Foundation et le Bishop Museum en 1989.

En 1986, Wayne commencera le programme de la photographie à La Pietra, école pour filles d’Hawaï, où il a enseigné pendant un an comme artiste en résidence. Il a reçu une Ohio Arts Council, artiste en résidence, à l’Institut d’Art de Dayton pour deux ans en 1987. Pendant sa résidence, il enseigne la photographie et organise les expositions des travaux de ses étudiants. En outre, il a produit et expose plusieurs corpus de travail, y compris une étude approfondie de l’Hospice de Dayton, qui a été le deuxième plus grand hospice aux États-Unis à cette époque. Ce projet lui a valu une bourse de photographe de l’Ohio Arts Council.

Après avoir terminé sa résidence en Ohio, Wayne retourne à Hawaï, se marie en 1990 et sera réaffecté à Kona, sur l’île d’Hawaï. Un ami lui suggère de photographier les dauphins dans la baie de Kealakekua, qui le conduit à une ré-immersion dans la photographie sous-marine. Au cours des années suivantes, il reçoit des commandes de magazines pour photographier dans tout le Pacifique et les Caraïbes et est réputé comme photographe sous-marin en noir et blanc.

Dans les années 90, il participe à un projet de livre avec d’autres photographes (Franco Salmoiraghi, David Ulrich et Roland Reeves), documentant les dégâts de l’armée américaine et la restauration de l’île hawaïenne de Kaho’olawe. En 1995, Kaho’olawe : Na Leo O Kanaloa parait chez ‘Ai Pohaku presse, et il reçoit le prix Hawaii Book Publishers Association, Hawaii Book of the Year en 1996. Les photographies de ce projet ont été exposées au Bishop Museum d’Honolulu et ont voyagé à travers les îles d’Hawaï au cours des deux années suivantes. Une exposition, Kaho’olawe : renaissance d’une île sacrée hawaïenne, a été présenté au Arts and Industries Building, Smithsonian Institution à Washington en 2002.

En 1993 Wayne fut un des six artistes participant à la première exposition de la biennale au Musée contemporain, à Honolulu. Les portraits sous l’eau de sa fille Elise, depuis l’âge de 6 mois à 2 ans, explorant son interaction avec l’océan tout en apprenant à nager, a étendu son portfolio sous-marin en noir et blanc.
Editions Limited a publié son premier livre sur ses travaux sous-marins en noir et blanc, Through a Liquid Mirror. Cet ouvrage a reçu le prix Hawaii Book Publishers Association, Hawaii Book of the Year en 1997.

De 1999 à 2001, Wayne voyagea à travers les États-Unis et le Japon pour photographier des aquariums. Son objectif était d’étudier ce phénomène de société qui créé de mini océans hi-tech alors que les océans deviennent de plus en plus menacés. Ce projet a conduit au livre, Other Oceans, publié par l’University of Hawaii Press en 2001.

Ses photographies ont été exposées nationalement et internationalement en galerie, y compris le Tokyo Designer Space au Japon ; l’Université de New York, le Tisch School of Art Gallery, New York City ; la Robert Koch Gallery, San Francisco ; le Louis Stern Fine Arts, Los Angeles ; le Rosenberg & Kaufman Fine Art, New York ; le Contemporary Art Center of Virginia, Virginia Beach ; le High Museum, Atlanta ; et le salon VIP du pavillon américain à l’exposition universelle du Japon.

Ses travaux comptent dans les plus grandes collections publiques tels que le Musée d’Art moderne, New York ; le Musée de l’Art photographique, San Diego ; le Musée contemporain, Honolulu ; et la Fondation de l’état d’Hawaï sur la Culture et des Arts. Son travail a aussi été publié dans Aperture, American Photographer, Camera Arts, Day in the Life of Hawaii, Photo Japan et plus récemment LensWork, entre autres.

Ces dernières années, Wayne a continué à mettre l’accent sur la représentation du monde sous-marin en noir et blanc. Il a ainsi photographié la vie marine, les surfeurs, les rameurs, les apnéistes, les nageurs, les épaves, les paysages marins et les aquariums. En bref, il a tenté de représenter autant d’aspects de l’océan que possible dans les limites du genre noir et blanc.

En 2006, il a reçu une bourse individuelle des artistes de la Fondation d’état d’Hawaï sur la Culture et des Arts.

Wayne a été invité par le Dr Randal Kosaki pour accompagner la croisière de recherche en août 2009 sur le navire de la NOAA Hi’ialakai à la Papahanaumokuakea Marine National Monument. Il se sentait très privilégié d’être autorisé à visiter et à photographier un endroit où peu de gens peuvent aller. Comme il a voyagé à travers ces îles et atolls, Wayne en est venu à penser qu’il était dans un lieu extraordinaire. C’est un lieu à la fois impressionnant de puissance naturelle et d’une extrême fragilité. Plusieurs espèces uniques sont gravement menacées, et la pollution de l’ensemble du Pacifique fragilise cet environnement préservé.

En 2010 Editions Limited, publie Natalino, un livre de photographies sous-marines en noir et blancs de bancs de poissons.

Avec le soutien de l’organisation Ka ‘Ohana O Kalaupapa, il met sur pied une exposition itinérante de cent photographies de Kalaupapa en 2011. Cette exposition a tourné dans toutes les îles hawaïennes.

En 2012, Ili Na Ho’omana’o o Kalaupapa: Casting Remembrances of Kalaupapa parait dans les parcs historiques du Pacifique un livre de ses photographies sur les résidents et les descendants de Kalaupapa.

Après avoir passé une décennie à photographier les bancs de poissons, son intérêt s’est tourné vers le ciel. Il a commencé une série de photographies d’oiseaux. Il voyage en Oregon et en Californie du Nord à photographier les oies des neiges et les Bernaches du Canada. Il voyage au Royaume-Uni en 2012 pour photographier les nuées de sansonnet qui se rassemblent tous les soirs.

Wayne a récemment terminé une mission prolongée pour SCUBAPRO pour célébrer leur cinquantième anniversaire.

Robert Koch Gallery, San Francisco ; Clic Bookstore & Gallery, New York City ; Andrew Rose Gallery, Honolulu ; M.I.A. Gallery, Seattle et 20ltd, Londres représentent son travail.

Le monde aquatique et magique du photographe Wayne Levin
interview traduite à partir du site The Picture Show (juillet 2011)

The Picture Show : décrivez-nous l’univers sous-marin.
Wayne Levin : j’ai intitulé mon premier livre de photographies sous-marines Through a Liquid Mirror qui était une référence à Through the Looking Glass (De l’autre côté du miroir faisant suite aux Aventures d’Alice au pays des merveilles – ndt). Tout comme Alice, qui passe à travers un miroir et se retrouve dans un monde où les choses sont différentes, ou même les règles de la logique ont changé, quand je passe à travers ce miroir, la surface, je suis également dans un autre monde.
Les choses semblent différentes, la visibilité est plus limitée et l’atmosphère a plus de poids, de densité. Se déplacer dans ce monde, c’est comme voler ; vous pouvez vous déplacer dans les trois dimensions et être suspendus au-dessus ou en dessous des choses. Il existe des plantes et des animaux, qui sont différents de ce que nous sommes habitués à voir ; ils se déplacent différemment. Tout cela crée la possibilité de prendre des photos qui ont l’air différentes de tout ce que j’ai vu avant.
J’ai un sentiment de liberté et je peux me sentir détendu, et mes fonctions corporelles ralentissent alors que je laisse les angoisses du monde humain derrière moi. Mais l’océan a ses propres dangers… Il existe donc une liberté en étant sous l’eau, mais aussi une responsabilité d’être toujours attentif à votre environnement et à vous-même.

The Picture Show : ce qui est venu en premier pour vous : photographie ou poisson ?
Wayne Levin : photographie. Les photographes sous-marins sont plongeurs tout d’abord, puis ils entrent dans la photographie pour capturer les belles scènes qu’ils voient sous l’eau. J’ai été un photographe en premier. Ma première photo sous-marine sérieuse a été prise lorsque j’ai terminé des études supérieures à Pratt en 1983. Je suis retourné à Hawaï pour enseigner la photographie à l’Université d’Hawaï et j’ai décidé de photographier des surfeurs sous l’eau. Mes premières tentatives étaient en couleur, mais les résultats étaient très sombre bleu sur bleu. Puis je suis passé en noir et blanc, et tout s’animait.

Le noir et blanc rendent abstrait l’océan, ainsi le spectateur ne sait pas si les personnages étaient suspendus dans l’eau ou dans le ciel. Après avoir photographié les surfeurs pendant quelques années, je suis retourné aux projets terrestres. Jusqu’à mon déménagement à Kona en 1989 où je me suis replongé dans la photographie sous-marine.

The Picture Show : pouvez-vous décrire quelques-unes des curiosités et des sons de ce monde ?
Wayne Levin : si c’est la saison des baleines à Kona (en hiver), vous pouvez souvent entendre les baleines à bosse chanter. Parfois, vous entendez des dauphins qui cliquettent et gazouillent s’ils sont autour. Si vous êtes près du rivage, vous pouvez entendre le son des vagues s’écraser sur les rochers. Ou s’il y a des bateaux autour, vous entendez le son très fort et omniprésent de leurs moteurs.
Visuellement, à Kona, vous glissez souvent sur les beaux jardins de corail, ou les canaux avec d’incroyables motifs de sable. Quand je suis loin de la côte, en eau profonde, je regarde en bas et de voir les rayons lumineux en train de disparaître dans l’abîme sans fond, d’un bleu profond.

The Picture Show : pouvez-vous nous parler un peu des « akule » ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Wayne Levin : akule est le nom hawaïen pour le big-eyed scad (ou chinchard à gros yeux – ndt), un poisson qui évolue en groupes serrés, énormes, pouvant atteindre 2,50 mètres environ. Je photographiais les dauphins dans la baie de Kealakekua, tristement célèbre pour être le lieu où le capitaine Cook a été tué.
Lors d’une sortie à photographier les dauphins, j’ai vu ce qui d’abord semblait être une énorme tête de corail. Mais quand je me suis approché d’elle, je pouvais voir des mouvements dans cette forme. J’ai trouvé un énorme banc de poissons. J’ai pris quelques photos, puis j’ai nagé pour rejoindre les dauphins.
Avec le temps, je sais repérer ces bancs d’akule lors de mes sorties dans la baie de Kealakekua. Enfin, j’ai réalisé que ces bancs étaient un sujet photographique encore plus intéressant que les dauphins. Ainsi, au cours des dix années suivantes, j’ai photographié des centaines de rouleaux de film de bancs d’akule.

Histoire de la photographie sous-marine

C’est à Joseph Nicéphore Niepce que l’on attribue l’invention de la photographie. C’était en 1826. Quant aux premières images sous-marines, elles seraient l’œuvre de l’anglais William Thompson qui, trente ans plus tard, eut l’idée d’enfermer un appareil dans un caisson et de l’immerger à quelques mètres sous la surface. À cette époque, on utilisait les plaques au collodion et les temps de pose étaient d’environ 10 minutes. On rapporte dans la revue La Science que les images étaient assez confuses, en grande partie, à cause d’une fuite du boîtier. D’autres essais ont été tentés à partir de bathyscaphes et autres engins, mais les photographes n’étaient jamais en plongée à proprement parler.

Le titre de premier photographe sous-marin revient au Français Louis Boutan. Ce maître de conférences à la Sorbonne réalisa les premières images en plongée. Ses intérêts scientifiques le poussèrent à étudier le monde sous-marin et à explorer ce milieu en utilisant le scaphandre lourd. Rapidement séduit par l’idée d’utiliser la photographie pour illustrer ses travaux de recherche, il entreprit la construction d’un appareil étanche conçu pour les prises de vue sous-marines, avec l’aide de son frère ingénieur.

Ses premiers essais s’avérant plus ou moins réussis, il abandonna l’idée d’un appareil étanche par construction et dirigea plutôt ses efforts à la construction d’un boîtier étanche pouvant accepter un appareil déjà existant. Cet appareil, une petite chambre de 9 × 12 cm, possédait un système de réarmement des plaques et ne nécessitait aucune mise au point pour les sujets situés à moins de trois mètres.

Boutan fut rapidement confronté au problème de faible luminosité en profondeur. Les plaques photographiques en usage à l’époque étant très peu sensibles, il fut contraint d’utiliser l’éclairage artificiel. Avec l’aide du laboratoire Arago de Banyuls, il mit au point une lampe-éclair au magnésium. Grâce à ce système ingénieux, il réalisa en 1893, à quelques mètres de profondeur, des images sous-marines remarquables pour les normes de l’époque. Remarquables certes, mais pas autant que l’homme qui les réalisa. La patience et la ténacité de cet homme de science sont la pierre angulaire des fondements de la photo sous-marine qui ont cours aujourd’hui.

L’apparition des émulsions couleur au début du siècle s’avéra être une tentation à laquelle les photographes sous-marins ne purent résister. Les premières images sous-marines en couleur résultèrent du travail acharné de deux hommes, Charles Martin et W.H. Longley. Leurs images furent publiées en janvier 1927 dans les pages de la revue National Geographic et le grand public pouvait pour la première fois admirer les couleurs fantastiques du monde sous-marin.
Martin et Longley utilisaient l’Autochrome, une émulsion mise au point par les frères Lumière. Toutefois, ce procédé plutôt lent les oblige à avoir recours à de l’éclairage artificiel. Ils optèrent donc pour la poudre de magnésium, d’usage répandu à l’époque par les photographes terrestres. Pour être assurés d’une bonne illumination sous l’eau, ils utilisèrent une charge d’une livre pour chaque cliché, au lieu de la charge habituelle d’une once. Cette façon de faire pour le moins inusité faillit d’ailleurs coûter la vie à Longley qui s’infligea de graves brûlures lorsqu’une explosion prématurée le surprit. Heureusement pour lui, la charge, pour l’occasion, n’était que d’une once.

La National Geographic Society supporta bon nombre d’explorations sous-marines. Lorsque le commandant Cousteau entreprit son voyage dans l’océan Indien et la Mer Rouge en 1955, Louis Marden, un des photographes du National Geographic était de l’équipage. À bord de la Calypso pendant plus de quatre mois, Marden photographia le monde sous-marin et produisit une collection de 1 200 images. Son travail, le plus important jamais réalisé à cette époque, émerveilla les membres de la société et, l’année suivante, un portfolio de quarante-neuf images fut publié dans les pages de la revue de la société.

Les premiers photographes sous-marins devaient non seulement posséder un talent pour la photographie, mais également un esprit technique et une propension pour l’invention, car la majeure partie de leur équipement était de leur propre fabrication. Pour illuminer ses sujets, Marden utilisa les ampoules éclair. Ces dernières, de la grosseur d’une ampoule domestique de 60 watts, étaient non seulement sensibles à la corrosion, mais également à la pression. Pour éviter les problèmes de corrosion, Marden demanda au médecin de bord d’injecter, à l’aide d’une seringue, une quantité de cire à l’intérieur de ses 2500 ampoules pour les isoler. Cela ne les protégeait toutefois pas de la pression en profondeur et il n’était pas rare de les voir imploser. Au cours d’une plongée à 100 pieds, une ampoule implosa au moment où il essayait de la changer. Des bris de verre lui sectionnèrent un nerf du pouce, causant ainsi une paralysie partielle. À la suite de cet incident, il choisit de porter un gant de boucher en cotte de mailles pour se protéger.

La deuxième moitié du XXe siècle fut marquée par de grandes innovations en termes d’équipement, dont le Nikonos. Il s’agit d’un appareil étanche de format 35 mm. La cinquième version du modèle, le Nikonos V, est devenu un classique du genre. L’appareil, d’abord développé en 1958 sous le nom de Calypso par l’ingénieur Jean de Wouters et l’explorateur sous-marin Jacques Cousteau, fut par la suite commercialisé par la firme Nikon. Cet appareil connut un succès fou auprès des amateurs et des professionnels de la photographie sous-marine, malgré un handicap important aux yeux de plus d’un photographe. Son volume très compact fut le résultat d’un compromis. De type non réflex, le photographe devait composer ses images à l’aide d’un viseur installé au-dessus de l’objectif et non à travers celui-ci.

Ceux qui ne désiraient pas utiliser le Nikonos se tournèrent vers le caisson étanche. Bates Littlehales, un photographe de l’équipe du National Géographic, est l’artisan principal du développement du OceanEye. Ce caisson, conçu pour maintenir fonctionnelle la visée réflexe du Nikon F, permettait une utilisation étendue des objectifs de ce système. Pour la première fois, les photographes sous-marins pouvaient utiliser efficacement aussi bien le grand-angulaire que le téléobjectif, tout en conservant la visée réflex. Bates Littlehales inspira toute une génération de concepteurs et encore aujourd’hui la plupart des caissons ont des allures qui rappellent l’OceanEye.