Musique intérieure

Musique intérieure ? C’t’vaste bordel… Et pourquoi pas une playlist pendant que t’y es ?!
La zique et moi, moi qui ai failli devenir sourd comme un pot, mais qui, en foyer pour couvrir les hurlements des autres tarés, foutais les Bérus à fond. Toutes les nuits. Pendant des années. Ouaip, et c’est pas le seul exemple à la con et un rien paradoxal que je peux t’r’fourguer. La musique donc… je sens que ça va m’amuser c’t’histoire, tiens… Mais tu voudrais bien savoir, même un peu hein, alors approche et écoute.

Là, actuellement, c’est Die Antwoord et Skip the use, en phase avec une tension intérieure qui monte salement. Envie de bouger la tête en rythme avec le tempo de ma rage.
Mais un autre jour, plus serein, ce pourrait tout autant être les Impromptus de Schubert au piano, le clavecin de Scott Ross, ou bien le violoncelle d’Anne Gastinel.
Béh ouais, j’écoute de tout, sauf ce qui ne me plaît pas. Si tu veux savoir. Alors, non, j’aime pas franchement la musique de supermarché, limite, je lui dégueule dessus. Donc, non, vous ne me verrez jamais me trémousser sur le Top-50-de-la-plage-du-tube-de-l’été-des-années-80-de-médeux.
Jamais.
Et si jamais ça croise mon tympan, y en aura un de trop dans la pièce.
Point.

Mais en vérité, ce que j’écoute le plus souvent maintenant, c’est le silence. C’est dingue ça, les gens ont besoin de marquer leur territoire par le bruit comme on pisserait sur un poteau, et ça me gave. Apprenez donc à vous taire, merde ! Et ensuite réfléchissez un peu au lieu de remplir votre désespoir par du boucan autotuné dont je n’ai personnellement que foutre. Dans les transports en commun, j’en arrive à rescotcher des écouteurs sur les étiquettes avec des gens qui braillent en binaire pour couvrir l’insignifiance de vos beuglardises postillonneuses à votre foutu téléphone. Pour ne pas avoir à vous entendre dans votre vacuité. Juste pour ça. Alors que le silence me sied très, très bien. Chuis pas du genre à en avoir peur moi du silence, ça permet de se recentrer, d’être lucide. Ce serait une très belle musique le silence si vous saviez… Faut juste savoir écouter ce doux émerveillement et se laisser bercer.

En parlant de bruit et de silence, j’ai un souhait, un seul finalement : pour le jour où je claboterais, je voudrais du Sonic Youth, le morceau Dirty boots, pour mes funérailles. Ils m’ont accompagné pendant des années, car eux seuls savent habiller avec classe le silence de bruit.