Le métier d’Homme

Étiez-vous prédestiné à exercer votre profession actuelle ?
Pas vraiment. On voulait faire de moi un ingénieur, mais je suis plus que super nul en math, donc on a voulu faire de moi un serrurier. Logique quand tu nous tiens, bref. Mes désirs de dessins, futilités ! pertes de temps ! y t’faut un vrai métier ! Sauf que mes études, je les ai foirées. En même temps, vu la gueule du contexte… Et j’ai eu toutes les peines du monde à ne pas devenir un sdf. Enfin si, je l’étais déjà sdf, mais ne pas en faire une profession à temps plein, juste un sale moment de merde, si possible. Et j’ai mis près de quinze ans à m’en tirer de ce bourbier pas possible. Et je traine encore certains réflexes à la con. Ah ! et je devais être une graine de bagnard aussi. Je crois que j’ai dû décevoir plein, plein de gens puisque devenu, « par hasard », photographe. Désolé pour tous ces gens que j’ai « déçus ». Pour mon plus grand plaisir.

Si vous aviez une autre vie, quelle serait votre métier ?
Plein ! Dessinateur de bédés, designer automobile, architecte, pilote de chasse embarqué, photographe aussi, homme des bois, sportif longue distance, cinéaste, écrivain et ermite. Et j’en ai oublié.

Que pouvez-vous dire sur votre job actuel ?
Chassez le naturel, il revient au galop
Jamais trop tard pour bien faire
La vengeance est un plat qui se mange froid, ça compte ça ou c’est trop agressif pour notre lectorat génération Z ? (quoi ? je pose la question, c’est tout)
C’était pour le métier d’ermite, vous aurez compris tout seul.

Quelle est la chose la plus risquée que vous ayez faite ?
Dans les choses pas choisies, me prendre un coup de couteau pleine tronche, m’exploser la tronche à pleine bourre à vélo ou bien à ski et pas mal d’autres trucs encore, mais plein la tronche.
Dans les moments choisis, faire un saut en élastique et j’ai juste a-do-ré ! Encore !

Votre plus grand moment de solitude ?
Me remettre seul en état après chaque coup du sort. Pendant des mois, parfois des années, à remonter la pente, me refaire. Disons que dans ces moments-là, on apprend beaucoup des Hommes. Et c’est trop souvent déceptif.

Pourquoi avez-vous choisi la voie des anges ?
(mais quelle belle expression !)
Pourquoi ne suis-je pas devenu une graine de bagnard en somme, comme me le promettait cette foutue injonction familiale ? Parce que, et même si je suis légitime dans ma colère, si je la laisse me déborder, je n’ai pas envie, en conséquence, de passer le reste de mon temps en prison. Simple, net, efficace. Je crois que j’en ai suffisamment bavé comme ça. Je crois. Et aucun de tous ces cons ne méritent que je flanque ma vie en l’air pour eux. Qu’ils restent ce qu’ils sont, incapables de la moindre remise en question, égaux à eux-mêmes, mais surtout loin de moi. Moi, mon job, c’est de rester debout. Et peut-être, un jour, être heureux.

Pensez-vous avoir réussi votre vie ?
J’ai réussi à rester vivant déjà. Je ne crois pas l’avoir réussie, cette vie, honnêtement. Et ça veut dire quoi, « réussir sa vie » ? Mais je suis vivant. Debout. Ça me suffit amplement comme titre de gloire.

Vous côtoyez quotidiennement le danger et la violence, pourquoi avoir choisi un métier aussi pénible ?
J’ai côtoyé (je déteste reprendre les éléments de langage, j’ai l’impression de passer mon CAP force de vente, peuh ! peuh ! vite, trouver du savon) pendant des années une certaine forme de violence, et c’est extrêmement dur de s’en extraire, de ne pas se faire happer par elle. Je tiens désormais à une certaine douceur de vivre, une certaine sérénité, mon côté petit bourgeois en toc. Parce que je pense, avec certainement beaucoup de toupet de ma part, y avoir le droit. Parce que je suis réellement éreinté aussi. Il est des choses que les hommes ne devraient pas vivre. « Ce qui ne te tue pas, et cetera », juste des conneries. Ça abime, ça déglingue, ça use, ça oui. Et je ne cherche vraiment pas à devenir plus fort, cette illusion à la con.

Votre tenue vestimentaire favorite ?
Dernièrement, une salopette japonaise et des docs. Ou un pantalon pincé noir, un pull blanc et des souliers de cuir avec un caban, noir.

Que rêviez-vous de devenir quand vous étiez enfant ?
Dessinateur de bédés, designeur automobile, architecte, pilote de chasse embarqué, photographe aussi, homme des bois, sportif longue distance, cinéaste, écrivain et ermite. Et j’en ai oublié.
(mais je me répète sûrement…)

Quelle est votre pire habitude ?
Râler après mon chat.

Pendant les vacances, plutôt mer ou montagne ?
Quand j’en prendrais, un jour, la mer. Je veux avoir un horizon devant moi.

Votre ou vos activités favorites en vacances ?
Nager, nager, nager. Loin.

Les trois objets que vous emporteriez sur une île déserte ?
Pas mon chat, déjà.
Ma table à dessin, un hamac, bon, et mon chat, sale bête. Collante !

Votre plus grande qualité ?
Ben, je râle.

Votre pire défaut ?
Ben, je râle.

*

Quelle était votre matière préférée à l’école ?
Le dessin. Mon parcours de vie a réussi à casser ça, mais je suis revenu à l’image par mon amour du cinéma et par la photo. Pas tout perdu au fond.

Quand vous faites face à un problème, comment tentez-vous de le résoudre ?
Ça dépend si ça vaut le coup ou pas. Si non, rien ou le strict minimum ; si oui, ça va dépoter mes cocos. Vous tenez à vos dents ?

Quel est votre rôle dans votre groupe d’ami(e)s ?
Râleur ?

Quel métier vous fait le plus rêver ?
Gardien de phare. Ou capitaine Haddock aussi.

Vous passez la journée chez vous. Que faites-vous pour vous occuper ?
Je mate des films !!! (mais j’ai un chat, bien collant, donc je fais surtout chaufferette)

Quand vous mangez au restaurant, à quel élément faites-vous le plus attention ?
Le bruit. Je déteste le bruit. Et ensuite le cadre. Ça peut être un grand restaurant ou bien un boui-boui, je m’en cogne, mais est-ce que je m’y sens à l’aise dans c’t’taule ?

Un(e) de vos potes vous propose de sortir en ville. Qu’est-ce que vous proposez comme activité ?
Allez dans un petit jardin secret, préservé du bruit et des gens, et discuter de la vie, l’amour, refaire le monde et être entouré de moineaux criards une bière à la main à l’ombre des arbres et un ciel bleu et sans nuage. Le pied.

En amour, vous êtes plutôt du genre à… ?
Tenir à ma liberté et à celle de la personne qui m’accompagne. Jalousement. Très.

Vous avez décroché un contrat. Comment vous investissez-vous dans votre travail ?
Avec passion, comme souvent.

C’est bientôt votre anniversaire. Quel est le plus beau cadeau que l’on puisse vous faire ?
Je ne sais vraiment pas. Les colifichets de toute sorte, bof. De l’amour peut-être (nan, chaton, dégage-euh ! ça compte pas ça on a dit !).

Dans quel monde préféreriez-vous vivre ?
C’est d’office un monde idéalisé, et je me méfie des idéaux comme pas permis en général. Mais disons que ce serait de l’ordre du possible… Je pense à quelque chose qui ressemblerait aux Champs Élysée, au Walhalla, une montagne nimbée de nuages du Japon médiéval, à une grève de galets sous la pluie où aurait accosté un sombre drakkar après un bien long périple. Quelque chose de serein.

À vos yeux, quelle est votre plus grande force ?
Être resté debout. Esquinté, mais debout.

Et au contraire, quelle est votre plus grande faiblesse ?
D’avoir un chat ?!

Si vous pouviez avoir un pouvoir, lequel choisiriez-vous ?
Celui de voler dans les airs et aller loin, grisé par la vitesse de la confiture. (euh…)

Si vous étiez un grand méchant, quel genre de victime voudriez-vous traquer ?
(ne pas répondre les chats, surtout ne pas répondre les chats)
Les chats.

Dans la vie de tous les jours, comment gèrez-vous votre vie amoureuse ?
À parce que ça se « gère », ça ? Bon, voir pour les formations comptabilité amoureuse, je crois que j’ai raté un truc, là. Un p’tit cœur + un p’tit cœur, combien ça fait ?

Un(e) de vos ami(e)s vous a fait du mal. Comment réagissez-vous ?
Salut, ce sera sans moi désormais. Et wouais.

Vous êtes un grand méchant et vous cherchez un acolyte. Quelles qualités devra-t-il avoir ?
Ne pas porter de collant avec un slip par-dessus, question style, je peux être assez tatillon, mais avoir un certain humour, presqu’anglais. Absurde quoi. (je crois que ce serait moi l’acolyte, en vrai)

Vous êtes prêts à dominer le monde. De quoi vous emparez-vous en premier ?
De la réserve du trésor national de fraises tagada. Minimum.

Qu’est-ce qui pourrait vous faire abandonner vos sombres desseins ?
Mais rien ! Oh ! On parle quand même de fraises tagada, là ! oh ! d’diou !

*

Quels étaient vos rêves étant enfant ?
Avoir plein d’animaux, j’y suis presqu’arrivé, j’ai plein de collègues désormais. (quoi ?!)

Quels étaient vos hobbies et activités dans l’enfance et l’adolescence ?
Dessiner, nager, et faire du vélo.

Quels sont vos hobbies, aujourd’hui, en dehors de l’écriture ?
Photographier, faire du vélo et avoir un chat. (j’ai loupé un truc dans ma vie… je sens que j’ai loupé un truc)

Citez trois de vos séries préférées
Mad men, Fargo et The shield.

Trois de vos films préférés
Et au milieu coule une rivière, Beignets de tomates vertes, et Thelma et Louise

Et bien sûr, vos trois livres et romanciers préférés
Cormac McCarthy – Suttree
Charles Bukowski – tout, simple, tout
Hubert Selby, Jr. – Le démon

Question utile : votre crush acteur/actrice ?
Louise Brooks, Sara Giraudeau, Clémence Poésy, Jenna Ortega, Margot Robbie…
Patrick Dewaere, Cillian Murphy, Romain Duris, Vincent Gallo…
Flipper le dauphin, Lassie, chien fidèle, Mabrouk, chien d’une vie, Babe le cochon devenu berger… (oops…)
(donc on a dit pas les enfants après, c’est ça ?) (euh… ok)