Dans les racks #1

LIVRES

  • Les frères-pareils – 2015 – Richard Pak

Monographie éditée par FILIGRANES (France) – Français – Coffret 3 volumes – 80 photographies en couleurs – 128 pages – Format 168 x 220 mm

Si je n’ai pu m’offrir le premier livre, lorsque je découvre en 2016 le travail de Richard Pak, c’est, je le sais, un beau travail photographique, patient, sensible et délicat sur deux frères à la vie peu ordinaire à Corbeil-Essonnes, sur une année. Un travail photographique à découvrir comme une entrée en humanité, une rencontre incroyablement tendre avec l’autre.

  • A Period of Juvenile Prosperity – 2013 – Mike Brodie
  • Tones of Dirt and Bone – 2015 – Mike Brodie

Mike Brodie. Un article de Libé, 2015, une photo, et je découvre avec étonnement un monde qui m’est alors totalement inconnu, celui des hobboes, photographiés par l’un des leurs. C’est une première. Ses photos, prises d’abord au Polaroïd puis en argentique, sentent la poussière, la saleté, la dureté, mais aussi une incroyable liberté. Exceptionnel. Célébré et reconnu par le monde de la photo.

DOCUMENTAIRES

  • Au bord du monde – 2013 (98mn) – Claus Drexel
  • Péril sur la ville – 2019 (57mn) – Phillipe Pujol [prix Albert-Londres]

La difficulté, lorsque l’on réalise un documentaire, va être de trouver la juste distance, être à la juste hauteur. Ici, ce sont deux documentaires exceptionnels sur des hommes, des femmes, des enfants, marginaux d’une vie qui ni ne les entends, ni ne les regarde sauf avec condescendance et mépris. Là, la caméra se pose, capte avec une douceur unique blessures et rêves, loin des clichés bien saumâtres de certains pisse-copies. Aussi, je vous invite à regarder en face le monde de ces déclassés, montré ici avec une humanité précieuse. En dvd, regarder les bonus-tracks, qui permettent alors d’entendre des acteurs peu connus du grand public.

MUSIQUES

Biberonné au punk-rock indé, difficile de trouver actuellement des artistes qui fassent le truc. Où l’on sente immédiatement, irrémédiablement une irrévérence et un parler qui fasse mouche, sans faillir. Sans blah-blah. Direct. Un triptyque d’artistes dont j’apprécie certes la musique et les paroles, mais aussi la place qu’ils revendiquent et qu’ils prennent dans la cité, comme acteurs attentifs.

  • Sleaford mods

Sleaford mods et leur accent à couper au couteau, le bit minimaliste et la rage intacte, crue. Deux teignes de quarante ans de Nottingham, issus des working-class, et qui en remontrent aux plus jeunes question énergie. Mélange infernal de punk, de rap et d’électro, dépouillé de tout artifice et efficace. Les postillons en plus, Johnny Rotten n’est pas si loin. Décidément, il pleut en Angleterre et on aime ça.

  • Billy Nomates

Billy Nomates, coup de cœur immédiat pour celle qui n’a pas d’amis et qui s’en fout royal. Une coopération avec les gus des Sleaford mods, complètement naturelle, si évidente à dire vrai. Sa voix monocorde, sa fausse monotonie dans un mix colérique entre Rap, r’n’b, électro pour une intégrité revêche qui interdit la moindre concession. Ne vaut-il pas mieux être seule que mal accompagnée d’ailleurs ?

  • Casey & Ausgang

Casey. La maîtrise des langues, celle de la rue et celle de Molière qu’elle revendique. La maîtrise des genres musicaux, du rap, du soul, du rock, du punk qu’elle mélange en conscience. Une conscience d’être et de le dire, sans détour. Dans les écouteurs, en marchant dans la ville au rythme de ses flows hargneux et me laisser porter par cette lucidité si précieuse. C’est si beau la colère, écoutez-la.