À votre porte se trouve…

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Perfection, mon cul !

In Zazie I trust

Le rot a du mal à remonter, mais finalement finit par fleurir tonitruamment du fond de mon gosier. Un rot parfait ! Pour fêter ça, je me gobe une poignée de cacahuètes et glougloute une bonne gorgée de bière, avise une autre part de pizza coulante de fromage fondu au fond du carton. À la télé, des abrutis qui causent le français comme mon chat, façon charretier et mal, font les fanfarons comme des gommeux pour pouvoir s’entendre dire, fiérot, « Et il n’en restera qu’un ! » Quoi ? d’abruti que je marmonne, mais fier de ma blague, nulle, à moitié éméché en écrasant un autre de crapaud, bien gros encore le crapaud.

On sonne à la porte, la cloche fait un son poli, le chat encastré dans mes genoux n’a rien entendu. Aussi ai-je un mal fou à le déplacer, et comme je suis à moitié, l’autre de moitié, pété, manutentionner du cinq kilos de poil devient presque un casse-tête. Le chat redéposé pas délicatement dans le fond du canapé me regarde, défoncé de fatigue, et s’écroule, grand bien lui fasse. Je lâche un énième rototo des familles et me dirige en crabe de traviole vers la lourde, que j’ouvre. Enfin.

L’hallu.

J’ai un Ken en moi en face de moi. Alors forcément, j’éberlue et ouvre et ferme et ouvre et referme le zœils pour arriver à faire le point, mais oui, ça ressemble bien à du plastique ce Ken en moi. Et il est là, avec son sourire à la con et figé, ses dents super ultra méga blanches, ses cheveux qui brillent comme des poils de chien dans une pub, ses abdos-tablette de choco, son short tropical de l’armée lui moule le cul que je, vache ! Alors que je suis en chaussettes, en calcif, la bedaine qui, comme son nom l’indique, évoque bien l’état des lieux, l’œil amorphe, presqu’éteint, ma binouse à la main. Au top quoi.

Je rote un coup, mais en mode furtif cette fois, histoire de ne pas paraître trop, euh, trop. Et il sourit encore plus, genre, c’est possible.

Et un silence s’installe.

En plastique.

Et c’est pas franchement fantastique.

Alors, pour détendre l’atmosphère, l’œil vitreux, je rote un coup. Plus fort cette fois-ci.

Bon. L’est gentil mon Ken en moi, mais il n’a aucune conversation en attendant. On dirait mon chat. Avec un beau cul. Putain, mais qu’il m’ennuie ! Alors je baille, grand et fort, une mouche qui passait par là et qui n’avait rien demandé, en est tombée, raide. Et l’autre imbécile avec son sourire en façade.

Bougez pas que je lui fais.

Je vais à l’autre bout de l’appartement, fouille et farfouille, trouve enfin l’objet de mon désir de meurtre, arrive à la lourde et lui flanque une putain de dérouillée à grands coups de batte, juste pour voir si ses dents vont tenir le choc.

Oui.

Merde.

Ben j’y retourne. Et paf et paf et paf ! C’est un voisin qui mettra fin au carnage. Ou mon essoufflement, je ne me souviens plus très bien. En-tout-cas, je finis par m’arrêter. Et lui, toujours imperturbable et souriant de toutes ses dents. Aussi, sans façon, je lui claque la porte au nez, il m’agace. Non sans lui avoir éructé qu’il n’a pas intérêt à repointer son beau c, euh, son sourire ultra brite par ici, non mais oh ! Un rot caverneux tonnant sur cette sentence, ce qui réveillera le chat, qui écœuré, ira dormir ailleurs.

En avoir gros sur le cœur >