À votre porte se trouve…

Sommaire

Manifestation de la nature

C’est pas sale !

Je viens de finir mon ménage, plus que les poubelles à vider. Clope au bec, cendre prête à tomber, vite dehors, ce sera pour les voisins, ces cons, le chat dans les pattes, toujours en calcif et en chaussettes, mais désormais toujours avec un trousseau de clés cousu dans la doublure (looongue histoire avec deux pauvres types). Je vais pour ouvrir la porte, et alors que je rouspète après mon greffier qui a encore failli me faire me casser la gueule à moitié, j’évite de justesse la chute pathétique grâce à une Dame qui me retient. Tout sourire, tout tendre, tout trop, mais en bien, harmonieux, doux et délicat.

Le chat la considère un instant, lui miaule un truc, ce qui la fait rire, et il se tire altier, grand bien lui fasse.

Vous saviez que votre chat se moquait de vous ?

M’étonne pas d’lui que je marmonne, clope au bec, cendre tombée sur le paillasson et avec mes deux sacs d’ordures dans chaque main.

Je vous dérange peut-être ?

Je bredouille.

Woui, non. Chuis pas au top de ma sexitude et j’ai pas mal de trucs à faire et que, et que, et que je bugue, mais qu’elle est belle ! Et je n’ai que mon calcif en guise de feuille de vigne que s’il était de bronze, on entendrait sonner le tocsin dans les campagnes lointaines !

Je place fissa mes deux sacs à ordures devant, là, façon pub et je l’écoute avec un air benêt que j’ai rarement dû avoir dans ma vie. Enfin si, mais là plusse, plusse. Je ne croyais pas ça possible. Et ben si en fin de compte. Comme quoi.

Bon, totalement hypnotisé et devant gérer cette manifestation intempestive de la nature, je dois dire que je ne l’ai pas trop écouté attentivement et que surtout, je n’ai rien retenu de son discours. Du tout. Rien. En-dehors de l’effet qu’elle me faisait, mais comme je prends des cours de maintien, suite à la dernière visite oùk je me suis rendu compte que j’avais quelques points zà travailler pour me civiliser en public, j’essaye vainement de n’en rien laisser paraître. En-dehors de ma face cramoisie et de mes oreilles qui commencent à se consumer et à fumer, lentement. Ce qui la fait rire. Gentiment.

Mais elle tient à me laisser tranquille pour gérer de mon mieux, mais seul, ce bourgeonnement printanier. Le chat, tout en se léchant la patte, grommelle sèchement un truc dans ses vibrisses, ce qui la fait éclater de rire, l’œil pétillant, presque insolent. Décidément, votre chat sait vous brocarder, ce non sans une certaine ironie ! Vous ne savez pas ce que vous ratez !

Si, si, je crois que j’en ai ma petite idée. Sale bête !

Regarde la poussière tomber >