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Rêve à 90°
Bien barré
Après cette journée remplie de vide cognitif, après avoir éclusé une bouteille de je ne sais pas trop quoi qui traînait pour décompenser (hips !) je m’écroule non sans avoir borborismé ce que j’avais sur le cœur quant à mon chat, cette sale bête devant l’éternel. Mais mon hypocrite s’en balance comme de son premier canapé estafilé. J’vous jure ! Alors, parce que j’avais le bon rythme, je continue à soliloquer dans le vide, toujours cognitif. En bavant peut-être un peu, certes. Bref, je m’écroule en chaussettes et en calcif comme un ivrogne fini, n’ayons pas peur des mots, dans mon canapé toujours aussi peu accueillant et aussi peu douillet, bien au contraire. Juste que la suite m’est quelque peu nébuleuse.
Je ne me souviens jamais de mes rêves, encore moins quand ils ont été préalablement imbibés au mauvais alcool comme un gros baba. Seulement celui-ci fut ô combien prodigieux ! Enfin, je crois.
Déjà, chose curieuse, les draps étaient propres, blancs aussi au lieu du plaid tout dégueulasse et plein de poils. Et un oreiller gros, profond et moelleux. Le rêve ! La cloche tintinnabule qu’on dirait que ce sont des anges, même si le dernier en date a eu, disons, un petit incident de parcours, c’est toujours agréable à entendre. C’est léger, c’est frais, lavé avec Milène. On se croirait dans la Petite maison dans la prairie tellement c’est bucolique et tellement si charmant de ouf. Yo.
Bon d’angelot aux Portes de mon Paradis, point, juste un nuage. Une nébuleuse de ouate. Je cherche s’il n’y a pas un type avec un gros joint rougeoyant, non, juste Clint Eastwood qui sans rien dire commence à tirer dans le tas, qu’on ne voit que ses n’œils entre deux bandes noires pour faire encore plusse cinémascope de la mort qui tue, avec une musique derrière que merde, on peut pas changer de disque à la fin ? Sont d’un chiants les voisins ! Comme c’est original, ils se pointent tous déguisés en punaises, alors moi, ben ni une, ni deux, je leur flytoxe bien la gueule à tous ces cons, que ça fait tordre de rire mon chat en carton-pâte, grand bien lui fasse. Sauf que je passe une bonne partie de mon rêve ensuite à essayer de le détordre, ce chameau, ce qui n’est pas vraiment une partie de plaisir et qui expliquera que je me réveillerai en nage. Mais je vous spoil alert la fin que de toute façon, tout le monde s’en fout, puisque tout le monde veut juste savoir sur qui je vais encore exercer mes talents de poseur de renards d’élite, alors que dans mon rêve, je n’ai pas souvenir avoir vu passer le moindre petit Prince à la gomme, juste Gérard Lambert, furax sur sa mobylette. Bref. Le nuage, tout ouateux et nébuleux qu’il était, a vite viré au cauchemar, vu que le chat de carton-pâte s’est transformé, je ne sais pas comment d’ailleurs, en requin blanc qui faisait wouif wouif à l’arrière du canapé. Archi vraiment flippant le truc. Bref, j’ai fini par lever un n’œil, glauque, sur notre monde de faux-semblants qui tournait en super 8, le chat planté sur mes genoux à réclamer (encore !) sa gamelle comme un dératé, en nage donc, qu’il a fallu que je m’hydratationne à l’eau ferrugineuse et à l’Aqua Seltzer bien dosée en aspirine des familles vu le boxon qu’il y avait dans mon petit crâne. Bref, un rêve à oublier au plus vite.
